lundi 10 septembre 2018





Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes  le 10 septembre 2018, à la position 36°51’’ Sud et 08°43’’ Est, en dessous du Cap de Bonne Espérance dont le Cap des Aiguilles, le plus bas est à la latitude de 34°48’’.

Je suis dans le train des dépressions, elles vont plus vite que moi, avec une de mes filles, Elodie nous étudions quotidiennement  l’évolution de cette météo en espérant ne pas dépasser les 6 à 7 m de vagues.
Surtout que dans l’océan Indien des vagues erratiques peuvent faire des dégâts.

Je tiens un journal de bord journalier comme chaque marin, aujourd’hui le baromètre indique une pression de 1023 , hier à la même heure, il était à 1028, une dépression pointe son nez. 

Je fais le point 2 fois par jour dans ce journal en indiquant rigoureusement les éléments suivants: 

la position, la pression atmosphérique, la température intérieure, le vent, la mer, le ciel, la distance totale parcourue depuis le départ, la distance des derniers 24h avec sa vitesse moyenne, le cap fond, le cap du vent, la configuration des voiles, le nombre de jours de navigation depuis le départ et ceux depuis la dernière escale  et tous les faits marquants de la journée.

Ce jour, la vitesse du  vent est entre 7 et 9n, une mer peu agitée avec une houle de 1,5m, un ciel nuageux laissant apparaître à l’horizon des zones de grains.
Dans ces fameux grains, le vent passe de 7 à 25n et voir plus en 2 mn, autant anticiper avant de l’aborder.                 

Le soleil n’est pas apparent, il est impossible pour l’instant de faire un relevé au sextant. 



Notre vitesse moyenne est entre 4,5 et 5,5 n et la distance journalière moyenne ces derniers jours est de 110 Nq soit 200 km, ce n’est pas très brillant.

Cette moyenne a aussi diminuée à cause des mes problèmes techniques, pas plus tard qu’hier je devais vérifier le compas du pilote automatique dont le technicien Bénéteau n’a pas été capable de  m’indiquer son emplacement.


J’ai soupçonné de le trouver sous le plancher de la cabine  arrière tribord, j’ai du vider 2 caisses de nourriture  et plein d’autres choses pour y accéder et j’ai trouvé le fameux compas.

Une fois le compas démonté, ouvert, vérifié  toutes les connexions reliant les éléments à la centrale du pilote automatique, il faut tout réinitialiser ce qui demande de nombreux 360° dans l’eau à une vitesse ne dépassant pas 2n à la rotation sinon on refait un autre tour.


Pendant ce temps la vitesse de navigation est nulle et parfois même négative.


Tout cela  fonctionne normalement, j’avais au préalable modifier les liaisons du régulateur d’allure afin de diriger Alizés II pendant les tripotages du PA.         


Je suis à 66 jours de navigation depuis le Crouesty et 30 jours depuis la dernière escale  de Jacaré au Brésil.

La distance depuis le départ est de 7898 Nq soit 14600 km.

Il reste 600Nq soit 1000 km pour atteindre le Cap de Bonne Espérance, il est aussi prévu le largage de  mes 2 balises Argo aux longitudes 32 et 33 Est situées après le cap . 


Au niveau  voiles, j’affale la grand voile quand je suis au portant, je n’utilise  que le génois et la trinquette en fonction de la force du vent qui pour l’instant n’a pas dépassé les 40 n.

La grand voile au portant a peu d’intérêt et la navigation est plus allégée et facile à gérer.



                                             Les voiles

Hier j’ai pêché le plus gros poisson depuis le départ, un thon d’au moins 40 kg, je n’ai pas  de peson   pour vérifier avec exactitude son poids.
Il faut gérer sa conservation dans le sel et le sous  vide.


Navy n’a pas été effrayé par ce gros poisson, pour l’anecdote, j’ai 2 moulinets en ligne de traîne dont l’un n’a plus de cliquet et je met une épingle à linge sur le fil pour juste vérifier de temps en temps si ça bouge.


Si Navy dort dans le carré et c’était le cas hier, il entend le léger bruit du déroulement du moulinet et saute dans le cockpit en miaulant  pour m’alerter.


Au passage, j’ai du réduire la vitesse du bateau et j’ai  bataillé pendant de longues minutes pour  ramener et hisser le thon dans le cockpit.



                                               Le thon

Le moral dans tout ça va beaucoup mieux, les problèmes techniques sont écartés pour l’instant et Alizés II file avec plaisir sur cette fin d’océan Atlantique, l’arrêt évoqué à Cape Town n’est plus d’actualité.

Je m’accommode du froid, il n’est pas descendu en dessous de 12 ° mais la forte humidité augmente cette sensation de froid.


Par chance,  les conditions météo  sont devenues calmes au bond moment.


Véronique, la dernière compagne de Bernard Moitessier m’a cité une des réflexions de Bernard:

« Dans les coups durs, je prends la cape morale. C’est un truc que j’ai appris en lisant Monfreid. Quand tout va mal, on ne pense plus, on agit instinctivement, on fait ce qu’il y a à faire dans la journée et puis petit à petit, les choses se dessinent. »  


Il y a aussi un dieu bien veillant et tout puissant qui est venu en aide, j’ai eu des circonstances vraiment remarquables pendant mes pannes de nuit comme de jour au niveau du PA et du RA( PA pilote automatique et RA régulateur d’allure)  


Le PA était très instable, il pouvait ne plus fonctionner et parfois il était opérationnel pendant 2h,

Quand le PA n’était plus opérationnel je passais sous RA et il est arrivé que le RA à son tour tombait en panne, pour cela je devais tel une souris me faufiler dans le coffre arrière babord pour le réparer et heureusement que je suis assez mince pour y aller dans des contorsions invraisemblables.


Le temps des réparations que pouvaient durer 2 h maximum, le PA a fonctionné et s’arrêtait une fois le RA réparé, c’est à peine croyable et je peux vous promette que c’est la réalité des faits, merci au tout puissant de m’avoir  aidé dans ma cape morale.   


Les épreuves font que je  vais appréhendé les prochains évènements différemment.



Le skipper

Par ailleurs, l’agence de communication basée à Biarritz ferme et elle gérait le blog à distance, encore une déception, heureusement ma fille Elodie prend le relais et sera probablement aidé par son frère Alexandre. 

Le fameux compteur de dons n’évolue pas vite mais je remercie chaleureusement tous les donateurs , je ne lâcherai rien et me battrai jusqu’au bout.


Navy participe à toutes les manœuvres, là il contrôlait la révision des fixations et la connexion de l’hydrogénérateur.


Navy

A très bientôt à toutes et à tous 

Francis et Navy                  






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