lundi 29 octobre 2018

Réflexions et motivations

 Bonjour à toutes et à tous,

Je suis ce dimanche à la position 39°34’ Sud et 115°08’ Est et je viens de franchir le cap Leeuwin en Australie. 
Je remercie chaleureusement toutes les personnes pour leurs témoignages, c’est agréable de découvrir ces messages dans l’immensité des océans.
J’arrive bientôt à la moitié du périple, c’est vraiment une grande réflexion sur la vie.  

S’inscrire à cette aventure demandait une sérieuse motivation et je rends hommage à tous les participants de la Longue Route et de la GGR.
Sans le cancer je n’aurai pas eu la force de le faire, le destin en a décidé autrement.
A la découverte de la maladie en décembre 2016, je n’étais pas opérable et le cancer de la gorge était soit disant à un stade avancé au point ou je ne pouvais pratiquement plus ouvrir la bouche.
Rien d’encourageant pour l’avenir, j’ai eu un soutien extraordinaire de mes enfants et de ma compagne.

Une de mes filles Clémence a délaissé son copain lors d’un séjour au Bélize pour venir habiter avec moi pendant tout le traitement.

Néanmoins, malgré tout ce soutien l’esprit gamberge avec du négatif de temps en temps, il manquait  une sérieuse motivation.
Lumière inespérée, au début de mon lourd traitement, mon ami Fanch m’informe de son inscription à la Longue Route.
Il me faut 24h de réflexion sans en parler à personne et je m’inscris à ce tour du monde.
Mon esprit était alors occupé 24h sur 24 concernant la préparation du périple et j’étais persuadé que ce serait une aide significative à la rémission du cancer.
La chimiothérapie et la radiothérapie n’étaient plus qu’une formalité et les effets négatifs passaient au second degré par rapport à mon implication mentale à la L.R.

Après avoir récupéré Alizés II en Martinique, la rémission est confirmée en août 2017.
Rémission ne veux pas dire guérison mais c’est en bonne voie.
Le but de mon périple est d’encourager, de témoigner sur l’espérance de vie après un cancer et de promouvoir des dons pour la recherche à ce fléau qui nous touche à tous.

Ce fléau avait touché ma maman, elle en est décédée 1992, ce fût ma sœur en avril 2017 et de nombreuses autres personnes proches et connaissances.

L’idée de ce périple a été une véritable bouée de sauvetage, j’insiste à dire que les motivations les plus folles sont à prévoir pour tous les patients atteint d’un cancer.
J’entends le docteur De Mones del Pujol imminent spécialiste ORL au CHU de Bordeaux qui m’a suivi,  me dire que nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie, je partage ce point de vue, cependant il faut des témoignages, des encouragements, des accompagnements avec de sérieuses motivations pour s’en sortir.

Que ce périple apporte de l’espérance à de nombreux malades.  

De ce lourd traitement, des séquelles subsistent, mais j’ai la chance de vivre et de savourer chaque seconde.
La vie pour moi a pris un autre parfum, mon environnement actuel est un enchantement malgré quelques craintes de temps en temps.

Je suis seul dans cette immensité, sans contraintes en toute liberté d’actions et de pensées à admirer les oiseaux, les corneilles du cap et les grands albatros qui viennent survoler Alizés II.
J‘admire cette mer pleine de surprises, très changeante avec des formes de vagues infinies et des couleurs admirables, surtout quant-elle décide de montrer sa puissance.
J‘aime prêter l’oreille au vent où chaque sifflement correspond dans le gréement à différentes forces dont j’en connais la mesure sans regarder les instruments.
Ce ciel parfois offre un soleil régénérant, Navy aime passer des heures sous la capote à profiter de cette chaleur.

J‘échange régulièrement avec mon ami Fanch et je viens de lui dire que j’aimerai sauvegarder et ne rien perdre dans mon disque dur interne de tous ces moments de bonheur sur l’eau.   

Néanmoins, je suis impatient de revoir ma compagne, mes enfants, mes petits enfants dont je ne pourrai pas assister à la naissance du dernier celui d’Elodie et de Vincent. 

Je tente d’élaborer un après, d’espérer une vie en toute simplicité en symbiose avec la nature, même si je venais à ne plus faire de bateau, j’ai besoin de paix, de sérénité, d’être proche de la décroissance, de respecter cette pauvre terre si mal traitée dont nous mettons trop de temps à réagir à toutes les dégradations liées à la folie humaine.              

Que ce périple apporte de l’espérance à de nombreux malades et qu’il puisse porter une pierre à l’édifice de la protection de l’environnement.  

J’espère, à la grâce de Dieu, aller jusqu’au bout de cette aventure.  
Il reste 17 semaines environ et vous aurez régulièrement des articles sur notre vie à bord et mes ressentis. 

J’ai eu un problème sur les tubes de l’enrouleur de trinquette, une des liaisons avait beaucoup de jeu et il fallait démonter toute la partie inférieure  reliée au pont.
Je pensais faire cette opération au calme en baie de Horbart en Tasmanie, hors le samedi 27, les  conditions météo ont permis de faire l’opération, il n’y avait que 2,5m de houle et un petit crachin de temps en temps.
J’en ai profité pour faire une inspection de tout le mât et Navy un peu inquiet est venu sur la bôme observer les opérations. 

A très bientôt 

Francis et Navy
Alizés 2 depuis le haut du mât

Réparation de la trinquette sur le pont avant

Navy en surveillance sur la bôme



2 commentaires:

  1. Ça méritait d’être dit !
    Merci de nous faire partager tout ça …

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  2. Whaou !! Magnifiques photos ,il ne faut pas avoir le vertige ,et en plus j'imagine que ça doit tanguer,houps ...
    Bonne continuation et comme dit ton ami Fanch,mémorise tout ces merveilleux moments dans ton disque dur interne ,car la vie sur terre ,nous fait oublier la beauté du monde.
    Biz

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