Bonjour à toutes et à tous,
Une nouvelle page se tourne, en juillet 2022, j'ai vendu Alizés II pour acheter un catamaran pensant satisfaire notre navigation jusqu'au Pacifique.
Or des contraintes médicales n'ont pas permises de mener à bien ce projet et le catamaran vient d'être vendu en Martinique lors de nos dernières navigations aux Antilles.
Nous sommes de retour en métropole depuis le 9 septembre 2022.
Néanmoins, je tiens à conserver un pied dans le monde nautique, un concours de circonstances lors du départ de la GGR 2022 m'a incité à prendre contact avec les anciens participants de la Longue Route 2018 et heureux de constater que certains d'entre eux seraient prêt à repartir.
J'ai le souvenir d'un souhait de Fanch, mon frère des océans d'organiser une autre Longue Route, d'où l'idée de refaire cette grande aventure en 2024.
C'est toujours un hommage à Bernard Moitessier qui aurait eu 100 ans en 2025 sans oublier Guy Bernardin l'initiateur de la Longue Route 2018 et avec une pensée toute particulière à Fanch.
Nous conservons l'esprit de la première LR 2018, en solitaire, sans escale, sans assistance par les 3 caps australs, sans notion de course avec un voilier ne dépassant pas les 52 pieds et sans contrainte d'équipements.
Il serait éventuellement admis des couples après acceptation de l'organisation de la LR 2024.
Bruno Tréca, notre ami reporter de la LR 2018 met en place actuellement le site et la page Facebook liés à cet évènement afin d'assurer une bonne communication et de faire la connaissance des futurs participants à ce périple.
Il reste à définir différentes modalités et je ne serai pas navigateur, l'organisation sera surement déjà d'une grande intensité.
A mon avis, l'idée directrice de cette nouvelle Longue Route 2024 est : "Prendre plaisir à naviguer par les 3 caps australs" sans oublier la recherche contre le cancer.
Je tiens à rappeler que mon inscription à la Longue Route 2018 au tout début du traitement de mon cancer de la gorge est surement en grande partie génératrice de la rémission de cette maladie.
Il faut toujours avoir de l'espoir et penser à soutenir cette cause.
Pour finir mes propos je vous propose un petit extrait du livre de Navy
"Navy par les 3 caps australs
Débuts sur Alizés II avec Niam et
préparation du bateau
J’irise mes poils, je gronde à la vue de ce chat, rayé marron
avec de petites moustaches, tout maigrichon, un excité de première, il fait un
câlin à tout le monde sans oublier Francis mon papa d’adoption, Niam, en
langage Chat, quel accueil avec ce court sur pattes.
J’espérai de la tranquillité, un peu de calme sur la terre
ferme sans un gros rat qui vient me sniffer, s’il continue je vais faire de la
distribution de baffes.
Je prends sur moi, je me mets en hauteur, Je tente le
dialogue avec la bestiole, on t’appelle Odyssey ? Beurk, je suis Navy,
chat vagabond vivant sur un bateau depuis mon adoption par Domy et Francis, toi
aussi tu fais partie de la famille ?
Eh oui, j’ai été adopté par Domy pendant ton absence, je n’ai
pas choisi mon nom et je ne suis pas responsable de votre absence pendant des
mois avec Niam.
Bonjour l’ambiance, tu as vu mon pelage blanc et gris, avec
l’entourage foncé autour de mes yeux, mes belles pattes blanches, je peux faire
le beau, ce n’est pas ton cas, Domy ne devait pas avoir le choix en te prenant.
Eh le mioche, ne te frotte pas trop, je n’aime pas ça, je
n’ai pas envie de partager, je te conseille de garder tes distances, je vais
devoir te supporter surement longtemps, ici c’est moi le chef, tu me dois le
respect, tu as quelques mois et je vais avoir 3 ans, à te voir, le sport ce
n’est pas ton passe-temps, monsieur doit prendre des heures à faire sa toilette
et tu es agaçant à mordiller tout ce qui bouge.
Je vais essayer te raconter ma vie si ta petite cervelle est
capable d’écouter : ma maison est flottante capable de traverser les
océans, parfois elle bouge beaucoup et
elle s’appelle Alizés II.
En juillet 2017, Domy m’adopte, elle m’appelle Navy, en août, je fais connaissance de Francis, il
vient d’arriver de la Martinique à Hendaye avec sa maison flottante.
Curieuse maison ou il faut constamment escalader les quatre
marches de l’intérieur à l’extérieur, il y a plein d’endroits pour se cacher,
la meilleure est celle derrière le dossier d’une banquette.
Francis en l’engage chat est « Niam », il a passé
parfois bcp de temps à me chercher dans les entrailles d’Alizés II, en général
nous sommes très curieux, aimons les endroits tranquilles pour nos longues
heures de repos.
Je suis un chat né avec deux frères le premier mai 2017 en
Gironde, début août, je suis adopté par Domy et Francis ou je
découvre une nouvelle famille chez les humains, on m’appelle Navy, hum
bizarre ce nom! Cette maison flottante est un bateau appelé Alizés II, il
se déplace sur l’eau.
Niam avait des problèmes de santé ; une présence de crabe,
appelé cancer, au niveau de la gorge, après les soins, il a ramené Alizés II
depuis la Martinique.
A son arrivée à Hendaye début août, nous avons aussitôt
navigué vers les côtes espagnoles, ça bouge beaucoup, je glisse en permanence,
le premier jour j’ai l’estomac en vrac, je suis un peu malade, je vomis, Niam
diagnostique le mal de mer et les 4 marches de montée vers l’extérieur du
bateau étaient immenses pour mes petites pattes.
Après ces débuts difficiles, je vais mieux, je plonge des
heures dans le sommeil, je partage le hamac avec Niam par temps calme, parfois,
il critique mes oreilles, elles seraient trop grandes !
Je suis amariné, tu peux bouger Alizés II ! J’ai trouvé de
supers endroits pour me caler !
Je fais même des sorties dans un tout petit bateau gonflable
appelé annexe, l’eau est à portée de moustaches, c’est flippant ce truc.
Trois semaines plus tard, nous revenons à Hendaye, je crois
comprendre que Niam a l’intention de faire un tour du monde appelé La Longue
Route 2018, un projet fou de navigation par les 3 caps australs, il veut
m’emmener !!!
Ça doit être parfois l’enfer ? Comment je vais survivre
à cette aventure ?
Rien n’arrête Niam, il est affaibli par son traitement mais
il se donne à fond à ce projet, il a dédié le périple à la recherche contre le crabe
(cancer), il veut aider les autres malades.
Je partage la préparation d’Alizés II à Hendaye pendant 9
mois, nous avons souvent nos moments de câlins, je me balade sur les autres
bateaux du ponton, je saute de l’un à l’autre. Plouf je tombe 2 fois dans
l’eau du port ! Alerté par mes cris, Niam me récupère !
Pas beau à voir le Navy tout mouillé ! Je suis tout
maigrichon en plus je suis douché à l’eau douce et séché énergiquement !
Je suis attaché de temps en temps, je m’échappe pour me
planquer dans un vieux bateau à proximité, c’est une super cachette ou Niam a
cherché longtemps pour me trouver.
Il y a plein de travaux sur Alizés II, c’est le gros bazar à
l’intérieur et nous arrivons à y vivre la semaine et nous retrouvons Domy le
week-end.
Début mars 2018, il y a du retard dans la préparation, il
faut remonter, le mât, les voiles et vérifier tous les aménagements, en mai,
nous sortons dans la baie d’Hendaye, Niam pleure de joie, je suis comblé de
câlins.
La nourriture pour 9 mois est embarquée dans de grandes
caisses occupant deux cabines Elodie, fille de Niam a tout répertorié, ma
nourriture et ma litière occupent tout le cabinet de toilette avant.
Lors de l’embarquement, ils essaient de réduire les
emballages afin d’éliminer un maximum de
cartons et de plastiques, Niam a confectionné un compacteur pour écraser les
boites de conserve métalliques.
Heureusement, il reste la cabine arrière pour Niam, il m’a
fait des aménagements dans le carré, cette pièce centrale dans le bateau, ma
nourriture et mon eau sont bien calées dans le pied de la table, ma caisse de
litière est en dessous, cette disposition est la mieux située par rapport aux
mouvements du bateaux pendant les mauvaises conditions.
J’ai même droit à une partie de mon arbre à chat dans le
carré, j’ai toute cette pièce pour moi ! Il est mignon mon Niam, enfin, il
essaie de me préparer au mieux à cette drôle d’aventure.
Nos départs pour la Longue Route
Le 10 juin 2018, nous partons d’Hendaye accompagnés par le
bateau de la sécurité, la SNSM et d’autres
embarcations dans la baie, nous allons au Bono dans le Morbihan.
Le 16 et 17 juin, nous participons aux fêtes du Bono,
charmant petit village autour de la rivière, c’est soi-disant un hommage à un
célèbre marin, Bernard Moitessier, nous sommes en présence de la plupart des autres
participants de la Longue Route 2018.
Je fais la connaissance de Fanch avec son bateau Chanik,
copain de Niam, nous allons partir et aller le plus loin possible ensemble avec
l’idée de s’entraider dans les difficultés.
Le 18 juin c’est le départ du Bono avec plein de bateaux et
nous faisons un dernier arrêt au port du Crousty avec Fanch et Chanik.
Il faut embarquer du frais et faire les derniers pleins sur
les bateaux.
Nous disons aurevoir à toute la famille, Domy, Elodie,
Vincent, Alexandre, Murielle, Jules et Hugo.
Fanch s’éternise sans raison apparente, Niam apprend ses
difficultés financières et il décide de l’aider pour prendre un départ plus
serein.
Le 23 juin 2018, c’est le grand départ pour 9 mois minimum,
nous avons un peu de vent, j’ai le droit de me promener partout sur le pont
d’Alizés et de humer l’air sur la capote.
Nos premières navigations
Nous nous suivons avec Fanch sur Chanik les 2 premiers jours,
puis Niam ressent de la fatigue la nuit, il n’arrive pas à prendre les rythmes
du sommeil (c’est dormir 1h, se réveiller, contrôler la navigation), il lui
arrive de dormir 4h d’affilées et Alizés II fait demi-tour après un beugue du
pilote automatique, ce truc dirige le bateau sur un point choisi par Niam
Nous avons perdu Chanik de vue mais nous communiquons avec
lui par le téléphone satellite, le vent faiblit sérieusement, nous nous
traînons vers le cap Finistère espagnol et le long des côtes portugaises, Niam
bricoles des heures et des jours sur les fixations des poulies de son
régulateur d’allure ; cet autre machin dirige aussi le bateau en fonction de la
direction du vent suivant un panneau suspendu à l’arrière du bateau et un autre
immergé, Niam n’avait pas eu le temps de le mettre au point avant de partir.
J’ai quand même droit à de nombreux câlins, j’adore le
brossage, après je me blottis sur ses genoux, nous avons franchi les rails de
circulations des gros bateaux de 200 à 300 m de long, ils sont rapides par
rapport à notre coque de noix, nous devons être vigilant sur le pont,
heureusement Niam peut les repérer à l’écran, parfois il appelle à la radio.
« Hello nous sommes le voilier sur votre côté, nous passons au plus vite,
nous n’avons pas envie de frôler votre immense coque d’acier».
Niam bricole encore et encore son régulateur dans un grand
coffre arrière, il disparaît dans les entrailles d’Alizés II, je suis descendu
derrière lui, je me suis faufilé discrètement dans les profondeurs de la soute,
Niam ressort, il me cherche, m’appelle, j’adore ma nouvelle cachette au fond du
bateau à entendre le clapotis de l’eau sur la coque, le bateau manœuvre, Niam
appelle de plus en plus fort, je le sens inquiet, alors je décide de pointer mon museau hors du coffre, il est hyper content
de me voir, me gronde gentiment pour
avoir tardé à sortir, il avait fait demi-tour croyant ma chute dans l’eau.
Le vent monte un peu, le spi cette énorme voile rouge et
jaune se gonfle à l’avant d’Alizés II, nous avançons joyeusement, le vent augmente, le spi est rangé et les deux autres voiles d’avant, génois, trinquette
sont mises en ciseaux, le vent vient de l’arrière, il faut lui offrir de la
voile pour avancer."