samedi 8 décembre 2018

Arrêt en Nouvelle Zélande

Bonjour à toutes et à tous, 

Me voici en Nouvelle-Zélande depuis le 2 décembre pour un problème initial de voiles endommagées. 

La position du bateau est: 45°48’ Sud et 170° 37’Est 

J’ai eu une remontée de l’île Stewart à Port Chalmers très éprouvante et la fatigue a provoqué une rencontre avec la falaise.

J'ai parcouru en allure de prés 880 m pour une route théorique de 170 m, soit en kilomètres 1630 km pour 315 km théoriques  
trou dans l'étrave 
Je me suis retrouvé avec une voie d’eau de 100 litres par heure en bout d’étrave, après quelques heures d’attente au niveau du chenal d’accès à port Chalmers, les autorités ont finalement accepté mon entrée. 

Néanmoins, Fanch et Barry le responsable du Yacht Club de Otago sont venus au début du chenal me fournir une cage pour Navy. 

Arrivé à port Chalmers le service MPI, ministère de l’agriculture, a mis Navy en quarantaine dans sa cage avec des scellés pour ne pas y avoir accès. 

Le mardi 4 décembre, Alizés II a été être mis au sec à l’aide d’une grue mobile de 55 t pour la réparation de la voie d’eau et Navy a intégré les bureaux de la MPI à Dunedin. 

Alizés II lors du grutage 
Je vais voir mon pauvre Navy une fois par jour pour le soigner, il est toujours enfermé dans sa cage, il ne manifeste aucune agressivité, il est très calme contrairement à moi et j’ai les larmes à le voir dans ses conditions d’hébergement.


Navy en quarantaine
Ce périple comporte beaucoup d’épreuves et la quarantaine de Navy est la plus importante. 

La réparation du bateau doit se terminer mercredi avec une mise à l’eau en suivant et j’intégrerai avec Alizés II le Yacht Club d’Otago à proximité de mon ami Fanch qui m’héberge pendant les travaux. 

Les deux ports sont distants de 15 km et je prends le bus tous les jours afin d’en profiter pour faire des bricoles sur Alizées II et suivre l’évolution des travaux .




Les voiles doivent se réparer à partir du 8 décembre à Otago.

J’ai toujours le moral, j’ai hâte de repartir avec mon Navy, il est impératif que ma condition physique s’améliore, j’ai perdu du poids et il doit se situer entre 60 et 65 kg pour un poids de forme de 75 kg. 

J’ai aussi un problème d’ongles à soigner, ils blanchissent dans un premier temps et noircissent par la suite 

Je ne manque pas de nourriture sauf des gâteaux pour les grignotages entre les repas et cette escale va permettre de faire le plein jusqu’à l’arrivée. 

Je suis particulièrement remonté contre les agissements démesurés du service MPI, cependant les gens sont particulièrement gentils et Barry le responsable du Yacht Club d’Otago est une crème, il est toujours disponible pour nous. 

Depuis mon arrivée, il y a eu plusieurs réactions de personnes par rapport au manque d’assistance au plus fort des conditions météo quand j’étais à proximité du port de Bluff, un arrêt d’une nuit dans ce port aurait atténué la fatigue et permis de repartir dans des conditions plus calmes évitant le contact contre la falaise. 

Depuis les autorités se confondent en excuses mais le mal est fait.

Lundi, soit demain une reportage télé doit se faire pour raconter mes péripéties. 

Sinon, j’ai suivi avec attention le sauvetage de Susie Goodall, concurrente de la GGR et je suis profondément peiné de son abandon et je lui souhaite beaucoup de courage après cette terrible épreuve. 

Par ailleurs, nous avons fait la connaissance d’un russe aventurier à Chalmers, Fedor Konyukhov, partant pour un tour du monde à la rame sur 3 ans, il est parti jeudi vers sa première étape au Cap Horn, nous allons le suivre et le dépasser ce qui peut lui apporter une éventuelle aide de notre part si il est en difficulté. 

Fedor à son départ pour le Cap Horn
Fedor qui est aussi un artiste dans son pays, nous a remis une Icône de sa création représentant St Nicolas protecteur des marins dans l'église Orthodoxe tenant d'une main le Cap Horn et de l'autre un voilier.

Icône de Fedor 


A très bientôt à toutes et à tous 

mardi 4 décembre 2018

Traversée de l'océan indien et arrêt en Nouvelle Zélande

Bonjour à toutes et à tous,

Le début de l’océan indien fut incertain, des problèmes techniques étaient menaçants au niveau du pilote automatique et du régulateur d’allure, le froid faisait son apparition et le peu d’enthousiasme pour la recherche contre le cancer m’avaient incité à faire un arrêt à Cape Town puis je me ravisé pour me lancer dans cet immense océan.

Les dépressions étaient au rendez-vous, j’ai pu les contourner sachant qu’elles faisaient des dégâts sur des concurrents de la GGR dont le dernier était Loïc Lepage.

Un petit arrêt en Tasmanie avec Fanch s’imposa à cause de mon génois endommagé, malheureusement, le génois de secours n’a tenu que 4 jours et a commencé à se déchirer à son tour, l’entreprise qui l’avait révisé avait du faire trop de coutures (boutade).

Un arrêt en Nouvelle Zélande s’imposa impérativement pour réparer les voiles, à l’approche de ce pays, l’orientation des vents commença à changer au point de les avoir de face ainsi que les vagues.

A l'approche de l’île Stewart, j’ai sérieusement zigzagué pour ne pas subir des vents de plus de 35 n, à proximité de l’île, j’ai fait une plongée pour vérifier l’arbre d’hélice à cause d’une raisonnance nouvelle, puis je suis passé entre cette île et la Nouvelle Zélande ou la météo c’est détériorée.

I’abonnement au force 7 a commencé le samedi 24 novembre puis le 28 ça devient du force 8 jusqu’à force 9.

Le force 7 est revenu le 29 et 30, de telles conditions sont parfaitement gérables par vents arrières , malheureusement pour moi j’avais le vent, les vagues de face et c’est une lutte permanente contre les éléments obligeant de tirer des bords continuellement.

Dans le force 8 à 9 je demande au port le plus près, celui de Bluff, la possibilité d’un mouillage pour la nuit, cette demande est refusée au prétexte que je n’étais pas dans un extrême danger. 

J‘avais mis le bateau à la cape pour mieux appréhender la situation, pour les néophytes de la voile, cela consiste à mettre les voiles et le safran dans une certaine position pour ne plus subir avec violence le vent et les vagues, cependant le bateau dérivait dangereusement vers des rochers .

Néanmoins, je n’avais pas le choix, il fallait continuer à remonter la Nouvelle Zélande Sud au prés serré, à tirer des bords en permanence avec grand voile au troisième ris et la trinquette.

Pour faire une avancée dans la direction de la destination je faisais 4 fois le parcours, je ne dormais que 2 h par 24h.

Je m’étonnais de mes capacités physiques et me disais finalement que je pouvais encore repousser les limites.

Le samedi matin premier décembre à 6h fût pour l’instant la pire journée de ce périple, dans la nuit j’avais mis le réveil espérant dormir 2h avant un quelconque danger, or le réveil sonna, j’étais comateux et empêtré dans un lourd sommeil ou la sonnerie semblait lointaine.

Par contre, un violent soubresaut d’Alizés II m’expulsa du lit et je découvre avec stupeur que la proue du bateau est face à une falaise de 30 m de haut et des chocs avec la roche se succèdent.

Je fais une grande marche arrière au moteur pour m’extirper de cette situation invraisemblable.

En faisant une inspection sous les planchers à l’avant de la cabine je constate une entrée d’eau , je positionne une pompe électrique rapidement, je quantifie une voie d’eau de 100l par heure et je dois actionner la pompe toutes les 8 minutes.

Je me trouve à 7 m nautiques de l’entrée du chenal menant à ma destination prévue le lendemain au port de Chalmers, heureusement avec l’intervention de Fanch et de Barry le responsable de la marina de Otago les autorités m’ont autorisé à emprunter le chenal.

Fanch et Barry sont venus en Zodiac m’accompagner et me porter une cage, Navy devait se trouver à l’intérieur enfermé dans une cabine avant l’arrivée des autorités au port de Chalmers.

J’avais au préalable longuement échangé par mail avec les autorités sur les conditions de détention de Navy puisque n’étant pas vacciné contre la rage dans les 40 jours avant notre arrivée c’était la quarantaine obligée.

A quai, les autorités viennent vérifier les éventuelles denrées périssables et surtout donner les consignes contre mon chat pestiféré.

Il a une grande cage métallique prêtée par une membre de la marina d’Otago, la litière, la nourriture et l’eau doivent se trouver à l’intérieur, des scellés sont mis sur le porte de la cage et sur la porte de la cabine ou se trouve Navy.

Le renouvellement litière et nourriture ne peux se faire qu’en présence des autorités, une fois par jour. 

Je dois payer tous les frais de déplacements des autorités estimés sur 12 jours à 1200 €.

Si je ne respecte pas les consignes je suis passible d’une amende de 31000 €.

Il est prévu de sortir le bateau de l’eau pour réparer le bas de la proue endommagée dont l’entrée d’eau est minime à l’arrêt et les voiles vont être déposées pour réparation. 

Avant la sortie du bateau de l'eau par une grue mobile une équipe de journalistes du journal local est venu faire une interview ci dessous. 

Interview avec la presse à port Chalmers  

Mon accident à la cote a déclenché beaucoup de réactions dans le pays, en effet, les gens ne comprennent pas le refus des autorités à m'avoir interdit l’accès au port de Bluff au pire de la tempête.

Il est évident qu'une nuit au calme dans ce port aurait permis le repos et une poursuite de la remontée dans une mer moins difficile.

Les autorités reconnaissent leur erreur et prétendent se remettre en question si cela vient à se reproduire avec un voilier de passage en difficultés. 

Je viens de connaître une période très difficile, cependant j’ai l’immense joie d’avoir un troisième petit fils depuis le 25 novembre appelé Axel dont les parents Elodie et Vincent sont adorables.

Le papy aura matière à lui raconter avec plaisir ses aventures maritimes lors de sa naissance dans quelques mois. 

A très bientôt à toutes et à tous