Bonjour à toutes et à tous,
Je tiens à faire un petit bilan sur ce grand périple.
Je suis parti le 18 juin 2018 du Bono, l’arrivée officielle à Bordeaux est le 26 avril 2019, il y aura 264 jours de navigation et 36 jours d’arrêts consécutifs à des problèmes techniques et à un soucis de santé.
Le cancer est la cause de mon engagement à la Longue Route, je comprends les abandons de certains dans cette grande aventure, il fallait une motivation hors du commun pour réussir.
J’ai eu un seul moment de doute et une envie d’abandonner avant le cap de Bonne Espérance, en effet; la première grosse dépression, le froid, de sérieux ennuis techniques, un manque de soutien par rapport à mon engagement avec peu de dons dédiés à la Ligue 64. faisaient un cumul venant altérer sérieusement mon moral.
Les problèmes techniques ont disparu sans vraiment en connaître la cause, une lueur intérieure m‘encourageait à continuer, j’ai souhaité prendre le risque de me lancer dans les océans du grand sud.
La protection divine était là, je devais lui faire confiance avec l’envie d’aller jusqu’au bout.
Ma plus grande frayeur fût la rencontre avec la falaise à proximité de la Nouvelle Zélande, c’était une frayeur calme et lucide sans panique afin de trouver la bonne réaction, le destin c’est joué à quelques secondes, une hésitation aurait mis le bateau en travers de la falaise et nous ne serions peut-être plus là pour témoigner.
Il y a eu beaucoup de craintes de chavirages lors des puissantes déferlantes, nous avons été souvent couchés, une fois de plus la protection est venue empêcher la deuxième déferlante fatale à Alizés II.
L’aide à Loïc Lepage fut un grand moment de solidarité, on se sent utile à son prochain et on prend conscience de toute cette énergie déployée pour secourir un marin, les organisations de la Longue Route, de la GGR et les secours Australiens ont mis tout en œuvre pour Loïc.
J’ai assisté tous les jours à un grand spectacle de la mer, du vent, du ciel et du soleil, j’ai passé des heures à contempler cette nature éblouissante et enivrante.
Je n’ai jamais souffert de solitude, j’ai pu méditer à loisir, explorer les profondeurs de l’âme, y trouver des réponses, je ne suis plus le même homme, j’avais déjà une autre vision de la vie par rapport au cancer et j’ai pu conforter certaines valeurs qui me permettront de mieux témoigner de mes expériences.
Je viens de naviguer ces derniers jours avec de bonnes conditions de mer très acceptables pour la plupart des navigateurs, pourtant c’est terne, la mer est plate d’une seule couleur verdâtre, Alizés II ne chahute plus, ne danse plus avec les vagues, je n’entends plus le vent dans le gréement.
Au moment ou je vous écris, je viens d’arriver à port Médoc, demain je reprends l’estuaire de la gironde vers Pauillac, dernier port avant Bordeaux.
Alizés II à Port Médoc |
La cause du cancer me donne cette volonté d’arriver, de donner de l’espoir aux malades.
Je vais avoir la joie et l’émotion de voir mes proches, mon dernier petit fils Axel, né pendant mon absence.
Je n’oublie pas ma fille Elodie, par rapport à son aide à l’avitaillement, à son routage, à nous avoir trouvé un mouillage en Tasmanie et à ses liens de traduction avec les autorités de secours australiens.
Par ailleurs, je tiens à remercier Pierre Leconte d’avoir communiquer les newsletter, d’avoir œuvré avec la ligue 64 et put enfin obtenir un soutien national.
Merci à Olivier Merbau l’organisateur de cet hommage dédié à Bernard Moitessier et Guy Bernardin et à l’organisation de mon arrivée sur Bordeaux le 26 avril à partir de 12h 45 au ponton d’honneur 12 et 14.
J’aurai le plaisir de vous accueillir à toutes et à tous à mon arrivée et je resterai à votre disposition tout le samedi sur le bateau.
A très bientôt à toutes et à tous
Francis et Navy