lundi 29 octobre 2018

Comment faire un don?


 Voici quelques explications sur la méthode à employer pour faire des dons.

Tout d'abord, cliquez sur le pavé "ligue contre le cancer".
Vous allez alors être redirigé vers le site helloasso :


 Cliquez sur faire un don.
Choisissez ensuite le montant que vous désirez donner,vous avez 5 propositions de 20€ au montant de votre choix :


A noter que vous pourrez déduire 66% de vos dons, dans la limite de 20% de votre revenu imposable.
Par exemple, un don de 100€ ne vous coûtera que 34€.

Renseignez ensuite votre identité, en particulier pour bénéficier de l'avantage fiscale et acceptez les en bas de pages l'utilisation des données.

Validez votre paiement.


Il ne vous reste plus qu'à choisir le type de carte que vous utilisez. Puis, indiquez le numéro de carte, sa date d'expiration et le cryptogramme (code de sécurité situé à l'arrière de votre carte).
Certains banque vous enverrons un code pour valider le virement.


J'espère à que toutes ces informations vous aiderons à y voir plus clair.
Cependant si vous avez la moindre questions voici  l'adresse de Francis sur  laquelle vous pouvez les poser :

alizes2@iridium.net
Merci à tous




Réflexions et motivations

 Bonjour à toutes et à tous,

Je suis ce dimanche à la position 39°34’ Sud et 115°08’ Est et je viens de franchir le cap Leeuwin en Australie. 
Je remercie chaleureusement toutes les personnes pour leurs témoignages, c’est agréable de découvrir ces messages dans l’immensité des océans.
J’arrive bientôt à la moitié du périple, c’est vraiment une grande réflexion sur la vie.  

S’inscrire à cette aventure demandait une sérieuse motivation et je rends hommage à tous les participants de la Longue Route et de la GGR.
Sans le cancer je n’aurai pas eu la force de le faire, le destin en a décidé autrement.
A la découverte de la maladie en décembre 2016, je n’étais pas opérable et le cancer de la gorge était soit disant à un stade avancé au point ou je ne pouvais pratiquement plus ouvrir la bouche.
Rien d’encourageant pour l’avenir, j’ai eu un soutien extraordinaire de mes enfants et de ma compagne.

Une de mes filles Clémence a délaissé son copain lors d’un séjour au Bélize pour venir habiter avec moi pendant tout le traitement.

Néanmoins, malgré tout ce soutien l’esprit gamberge avec du négatif de temps en temps, il manquait  une sérieuse motivation.
Lumière inespérée, au début de mon lourd traitement, mon ami Fanch m’informe de son inscription à la Longue Route.
Il me faut 24h de réflexion sans en parler à personne et je m’inscris à ce tour du monde.
Mon esprit était alors occupé 24h sur 24 concernant la préparation du périple et j’étais persuadé que ce serait une aide significative à la rémission du cancer.
La chimiothérapie et la radiothérapie n’étaient plus qu’une formalité et les effets négatifs passaient au second degré par rapport à mon implication mentale à la L.R.

Après avoir récupéré Alizés II en Martinique, la rémission est confirmée en août 2017.
Rémission ne veux pas dire guérison mais c’est en bonne voie.
Le but de mon périple est d’encourager, de témoigner sur l’espérance de vie après un cancer et de promouvoir des dons pour la recherche à ce fléau qui nous touche à tous.

Ce fléau avait touché ma maman, elle en est décédée 1992, ce fût ma sœur en avril 2017 et de nombreuses autres personnes proches et connaissances.

L’idée de ce périple a été une véritable bouée de sauvetage, j’insiste à dire que les motivations les plus folles sont à prévoir pour tous les patients atteint d’un cancer.
J’entends le docteur De Mones del Pujol imminent spécialiste ORL au CHU de Bordeaux qui m’a suivi,  me dire que nous ne sommes pas tous égaux devant la maladie, je partage ce point de vue, cependant il faut des témoignages, des encouragements, des accompagnements avec de sérieuses motivations pour s’en sortir.

Que ce périple apporte de l’espérance à de nombreux malades.  

De ce lourd traitement, des séquelles subsistent, mais j’ai la chance de vivre et de savourer chaque seconde.
La vie pour moi a pris un autre parfum, mon environnement actuel est un enchantement malgré quelques craintes de temps en temps.

Je suis seul dans cette immensité, sans contraintes en toute liberté d’actions et de pensées à admirer les oiseaux, les corneilles du cap et les grands albatros qui viennent survoler Alizés II.
J‘admire cette mer pleine de surprises, très changeante avec des formes de vagues infinies et des couleurs admirables, surtout quant-elle décide de montrer sa puissance.
J‘aime prêter l’oreille au vent où chaque sifflement correspond dans le gréement à différentes forces dont j’en connais la mesure sans regarder les instruments.
Ce ciel parfois offre un soleil régénérant, Navy aime passer des heures sous la capote à profiter de cette chaleur.

J‘échange régulièrement avec mon ami Fanch et je viens de lui dire que j’aimerai sauvegarder et ne rien perdre dans mon disque dur interne de tous ces moments de bonheur sur l’eau.   

Néanmoins, je suis impatient de revoir ma compagne, mes enfants, mes petits enfants dont je ne pourrai pas assister à la naissance du dernier celui d’Elodie et de Vincent. 

Je tente d’élaborer un après, d’espérer une vie en toute simplicité en symbiose avec la nature, même si je venais à ne plus faire de bateau, j’ai besoin de paix, de sérénité, d’être proche de la décroissance, de respecter cette pauvre terre si mal traitée dont nous mettons trop de temps à réagir à toutes les dégradations liées à la folie humaine.              

Que ce périple apporte de l’espérance à de nombreux malades et qu’il puisse porter une pierre à l’édifice de la protection de l’environnement.  

J’espère, à la grâce de Dieu, aller jusqu’au bout de cette aventure.  
Il reste 17 semaines environ et vous aurez régulièrement des articles sur notre vie à bord et mes ressentis. 

J’ai eu un problème sur les tubes de l’enrouleur de trinquette, une des liaisons avait beaucoup de jeu et il fallait démonter toute la partie inférieure  reliée au pont.
Je pensais faire cette opération au calme en baie de Horbart en Tasmanie, hors le samedi 27, les  conditions météo ont permis de faire l’opération, il n’y avait que 2,5m de houle et un petit crachin de temps en temps.
J’en ai profité pour faire une inspection de tout le mât et Navy un peu inquiet est venu sur la bôme observer les opérations. 

A très bientôt 

Francis et Navy
Alizés 2 depuis le haut du mât

Réparation de la trinquette sur le pont avant

Navy en surveillance sur la bôme


mardi 23 octobre 2018

Suite de l'intervention pour Loïc


Bonjour à toutes et à tous,

Le lundi après midi le comité de course de la GGR, en conformité avec les secours australiens, m’avait confirmé que le cargo arriverait avant moi sur zone vers 17h UTC et qu’il attendrait mon arrivée n’étant pas certain de faire l’opération de transfert si la mer est difficile. 

Je continue donc ma route vers Loïc, je mets le moteur en marche exceptionnellement faute de vent pendant 6h afin de me permettre d’arrivée à l’heure estimée entre 2 et 4 h UTC le mardi matin.

J’avais envoyé différents messages à Loïc dans la nuit de lundi à mardi pour lui préciser ma proximité mais je n’ai pas eu de retour et les services de secours ne me communiquaient plus sa position qu’ils faisaient jusqu’à maintenant toutes les 2 h.

Mardi à 2h15 Loïc me contacte par VHF pour m’indiquer qu’il est à bord du cargo en direction des Canaries, que l’opération  de transfert s’est déroulée vers 1h du matin, qu’elle n’a pas été facile, son voilier est venu cogné  brutalement le cargo dans la manœuvre.

Il me précise qu’il a laissé des vannes ouvertes pour faciliter le naufrage rapide de son bateau et éviter une épave flottante.

Laaland, bateau de Loïc au moment du sauvetage

Loïc est sain et sauf, c’est l’essentiel et j’espère que nous aurons le plaisir de nous voir en France.

A 2h30, l’organisation de la GGR en la personne de son responsable M.Don Mc Intyre  me contacte pour me remercier chaleureusement de ma collaboration aux difficultés de Loïc.

De cette fin heureuse il ne me reste qu’à prendre la route vers la Tasmanie et continuer ce périple avec ses péripéties.  

Pour finir le sujet, j’ai remercié par écrit l’organisation de la GGR par rapport aux articles démontrant mon implication, c’est pour moi une forme de publicité favorable à la recherche contre le cancer et par la même occasion c’est de démontrer qu'il y a une vie  après un lourd traitement.

Par ailleurs, je suis content de faire ce périple dans le contexte de la Longue Route ou l’esprit de Bernard Moitessier me convient parfaitement. 

Merci à ma fille Elodie qui m’a servi d’interprète avec les secours australiens 


Francis et Navy


lundi 22 octobre 2018

Intervention pour Loïc Lepage

Bonjour à toutes et à tous,

Mes écrits concernent l’intervention auprès de Loïc Lepage participant de la GGR à la demande des secours australiens. 

Mon récit se fait en heure UTC (temps universel coordonné).
A 21h37 je reçois un mail de d’Olvier Merbau organisateur de la Longue Route me demandant si je peux porter assistance à Loïc et de me mettre en rapport avec le MRCC Australien (organisation des secours) puisque nous sommes à 700 m de leurs cotes.

Je fais une étude rapide de la météo pour aller sur zone ; je possédais déjà la position de Loïc. En effet, Sail Cloud, notre tracking nous envoie tous les 3 jours les positions des participants de la Longue Route et de la GGR.
Donc mon logiciel de navigation détient toutes les positions afin de connaître les évolutions de chacun et ma fille Elodie me transmet régulièrement les informations de la GGR.

Je communique un mail à la MRCC australienne en confirmant mon souhait d’intervenir auprès de Loïc, je confirme aussi mon implication par téléphone au comité de course de la GGR.
J’appends que Loïc à démâté et qu’il est confronté à une importante voie d’eau l’ayant obligé à déclencher sa balise de détresse.

Je demande à Élodie d’affiner l’étude météo et le routage jusqu’à Loïc sachant qu’il y a 270m de distance entre nous, soit 500 km.

J’ai des réparations importantes à faire sur mon hydrogénérateur, casse d’une tige filetée à l’intérieur du corps de ce HG.
Dans l’attente du feu vert du MRCC Autralien je m’active à réparer mon HG dans une houle de 5m, peu favorable à faire cette opération en principe prévue dans une période plus calme mais là il fallait agir rapidement et efficacement.
A 5h,  après quelques autres échanges avec le comité de course de la GGR et du MRCC, j’ai le feu vert  pour intervenir auprès de Loïc.

A 5h45, réparation du HG effectuée je prends un cap direct pour rejoindre Loïc.
Les conditions météo ne sont pas idéales, le vent est entre  25 et 30n et les vagues entre 5 et 6m, je les affronte de travers, je rappelle que Loïc a démâté avec un vent de 25n et des vagues de 3m.

Grosses conditions météo
Néanmoins si le vent ne dépasse pas 25n,  les déferlantes sont moins fréquentes, je sais que tout cela va diminuer en descendant depuis ma latitude 35°21’à la latitude 39°, position de Loïc.

En tant normal  j’aurai appréhendé ces conditions météo, Alizés II est couché de temps en temps avec les pieds des balcons dans l’eau mais sans conséquence.
Je reste serein, sans inquiétudes, comme quoi, nous sommes en mesure d’analyser les choses différemment suivant notre état d’esprit.

J’ai accepté cette mission, mesuré les risques, je n’avais pas à me plaindre et il fallait surtout que je rassure mes proches.
En soirée les vagues sont passées à 4m et le vent a un peu diminué sans aller au delà des 24n, par contre l’allure est devenue un prés serré avec vent et vagues de face, rien de dangereux, c’est tout simplement désagréable de sauter régulièrement dans les vagues et je plains Alizés II de cette situation.

Alizés 2 chahuté dans la houle
Dans l’après-midi, ayant un anglais restreint, je demande à Elodie de prendre contact avec les secours Australiens pour leur demander si ils ont prévu d’autres mesures d’interventions et de me communiquer le numéro de téléphone satellite de Loïc.

Ces derniers répondent qu’ils comptent  sur moi et j’obtiens le numéro de Loïc.
Après lui avoir envoyé un message, j’ai une discussion avec lui (il est en relation avec les secours français) et m’informe du déroutage d’un cargo dans sa zone qui arriverait mardi matin.

Élodie reprend contact avec les secours Australiens pour demander si mon intervention est toujours justifiée et elle a confirmation que je dois être présent compte tenu que c’est un énorme cargo (270m de long, 45m de large) où le transfert n’est peut-être pas réalisable.
Dans la foulée j’ai confirmé à Loïc ma présence auprès de son bateau et en repartirai une fois les opérations de sauvetage effectuées.

Il est même possible que le cargo récupère Loïc avant mon arrivée, puisque en fonction des vents je ne serai sur zone que vers 2 à 4 h du matin mardi. 

J’ai parcouru 13000 m soit 24000 km, presque la moitié en 108 jours de mer et Navy se porte à merveilles.

Navy à son poste d'observation


A très bientôt

Francis et Navy    

dimanche 21 octobre 2018

Sauvetage de Loïc Lepage

Bonjour à tous et à toutes

Aujourd'hui notre skipper dont la position est 35° 22S  101° 51E se déroute afin de porter assistance à Loïc Lepage de la GGR.

En effet, celui-ci a démâté hier avec son bateau et sa quille a été endommagé créant un entrée d'eau de 160L par heure. Le trou étant sous les réserve d'eau il n'est pas accessible et donc impossible a combler.

Francis étant le bateau  le plus proche il a été contacté par la direction de la GGR et a été mis en relation avec les services de secours australiens.

Toutes les informations sur ce sauvetage sont à suivre sur le site de la GGR au lien suivant :
https://goldengloberace.com/

Nous vous tiendrons informé au fur et à mesure et nous aurons le récit et la vision de Francis sur cette aventure dans les prochains jours.

Bon courage à eux!!


Voici l'article de la GGR :

110ème JOUR – CODE ALERTE ROUGE
Loïc Lepage a démâté à 600 milles au Sud Ouest de Perth, Australie
Voie d’eau à bord

Date 20.10. 2018 – Hobart, Tasmanie
A 18:30 UTC, le navigateur solitaire français a déclenché le signal d’urgence de sa radio balise (EPIRB) à bord de son bateau Laaland après avoir démâté un peu plus tôt dans la journée, à quelques 600 milles au Sud Ouest de Perth en Australie.
L’incident a commencé 5 heures plus tôt quand Lepage a d’abord contacté le PC Course pour signaler que son mât s’était cassé à deux endroits alors qu’il naviguait avec des vents de 25 noeuds et des vagues de 3 mètres. Après s’être débarrassé du gréement, le navigateur de Vannes de 62 ans a fait part de son inquiétude sur la quille, un morceau du mât ayant sans doute endommagé la coque mais la voie d’eau avait cessé. Il n’avait alors pas demandé assistance et avait l’intention de fabriquer un gréement de fortune dès le lever du jour Dimanche et de faire route vers Fremantle sans assistance.
La situation a basculé à 18:10 UTC quand Lepage a appelé une deuxième fois le PC Course pour signaler une voie d’eau de 160 litres par heure provenant de la quille mais inaccessible car cachée par le réservoir d’eau. Ses pompes fonctionnaient et contenaient le flux, mais dehors les conditions météo empiraient avec des vents de 40 noeuds.
Le Centre de Coordination de Secours de Canberra qui avait déjà été alerté de la situation de Laaland en CODE ORANGE, a intercepté le signal de la balise EPIRB à 18:30 UTC et a immédiatement lancé une alerte de relais secours MAYDAY à tous les bateaux. Un avion Challenger de recherche et de secours a décollé de Perth et devait atteindre la zone de Laaland à 23:00 UTC. Son équipage communiquera avec Lepage par radio VHF et prendra une photo de l’état du bateau qui a le mât encore attaché à l’arrière du bateau en guise d’ancre.
Le bateau GGR le plus proche avec moteur est Puffin, le bateau de l’Américain-Hongrois à quelques 480 milles naviguant vent arrière direction Est. Des vents forts d’Ouest dans cette zone empêcheront certainement Kopar de faire demi-tour pendant au moins 24 heures. Un autre bateau Alizés II, celui de Francis Tolan navigateur en solitaire de la course autour du Monde La Longue Route est à 350 milles au Nord Ouest de Laaland et les organisateurs GGR essaient de le contacter.
La position de Laaland à 19:00 UTC était 39 1.117 S et 104. 1.67 E à 1.2K pour 45T.
Lepage a précisé que son matériel de secours était sécurisé, que son téléphone satellite d’urgence marchait et que les batteries du tracking du bateau étaient chargées. A 00:00 UTC le vent et la mer devraient se calmer et à 12:00 UTC Dimanche les prévisions sont de 20-25 noeuds et Sud Ouest.
Loïc Lepage est un marin très expérimenté, ayant déjà fait 3 transat et il a passé ces 3 dernières années à préparer son Laaland, un Nicholson 32, pour la Golden Globe Race. Des problèmes avec sa radio et un manque d’eau douce l’ont obligé à s’arrêter à Cape Town, ce qui lui a valu un classement en Chichester Class (pour les concurrents qui font escale ou qui demandent assistance). Mais il est reparti pour “Réaliser mon rêve”
Les organisateurs de la GGR relèvent la position de Laaland toutes les 30 minutes et restent en contact avec Lepage par téléphone satellite toutes les 2 heures pour surveiller la situation.

pic
Loic Lepage sur Laaland en juillet 2018

lundi 15 octobre 2018

L'albatros


Bonjour à toutes et à tous,

Je suis à la position 36°53’Sud et 79° 30’ Est à 5800 km du cap de Bonne Espérance et à 3300 km du cap Leeuwin en Australie. 

J‘avais l’intention de faire un article sur les oiseaux tournoyant fréquemment autour du bateau et là je vais vous raconter une histoire d’albatros et d’un marin accompagné de son chat.  

Nous sommes le 12 octobre 2018 au plein milieu de l’océan Indien, peu après l’île Amsterdam, il est 8h15 en heure UTC, une des deux lignes de traine est mise à l’eau depuis plus d’une heure, il fait froid, le temps est gris, nous sommes à l’intérieur du bateau.

Je vois Navy s’affoler à demander une sortie urgente, je comprends très vite qu’il a entendu le cliquet du moulinet et au bout du fil, je constate la présence d’un oiseau.  

Je le ramène tout doucement et contrairement à des fous de Bassan déjà pêché de la même façon, il se sert de ces énormes palmes en bout de pattes pour glisser et se tenir debout sans prendre la tasse, j’avais mis des gants épais à cause des éventuels coups de bec.

Le monter dans le cockpit est relativement facile sans agressivité, je peux lui retirer l’hameçon juste accroché au niveau du bec.
L'Albatros avec l'hameçon
Il s’agit d’un malamoc-albatros d’une envergure d’aile de 2m.   

Je le prends dans mes bras et le pose sur la banquette bâbord, l’instant est incroyable, nous sommes tous là paisibles, l’albatros n’est pas agité, il se pose tranquillement sur ses pattes.

 

Navy est tapi de peur dans le cockpit, l’oiseau est deux fois plus gros que lui.
Observation entre Navy et l'albatros

 


Je suis comme un gamin qui vient de faire une découverte incroyable, je vois les albatros depuis le Cap de Bonne Espérance mais de là à pouvoir caresser un tel oiseau mythique, il y a un monde.

Il rappelle des histoires d’enfance, sa grande générosité, il rappelle le rêve de tout marin de faire une telle rencontre dans les mers du Sud.

Il est de toute beauté, très doux, un dessin magnifique des yeux, du bec de tout l’ensemble de la tête, on aimerait le garder le caresser.

L'Albatros se repose sur Alizés 2
Je reste de longues minutes à l’admirer, Navy doit se demander de ce que l’on va faire d’un tel locataire.  

Je le pose sur l’eau à l’arrière du bateau, il prend son envol et il y a un deuxième moment magique, il tournois autour du bateau à une distance très courte, se pose sur l’eau très près en nous observant et repart de nouveau.

Survole de l'Albatros




Francis et Navy.

lundi 8 octobre 2018

Navigation et météo


Bonjour à toutes et à tous,


Je suis à la position 35°56’Sud et 63°510’ Est,  le 5 octobre 2018 et j’ai parcouru 10908 m depuis le départ de Bono soit 20200 km  dont 3800 km dans l’océan indien.  


Je consacre cet article à la navigation et à la météo, ces deux éléments sont indissociables sur tous les grands parcours et ils se justifient pleinement dans les mers du sud.


J’ai la chance d’avoir Elodie, une de mes filles pour faire du routage, gérer le blog et nous communiquons en permanence via un téléphone satellite Iridium GO.


Nous consacrons beaucoup de temps dans l’analyse de la météo, nous sommes confrontés régulièrement à des dépressions, nous avons eu la première avant le Cap de Bonne Espérance à une latitude très sud et avons commencé à faire connaissance avec les grains du grand sud.


Ces fameux grains sont d’une instabilité incroyable, le vent passe de 10 n à 30 n en très peu de temps avec des variations permanentes de direction du vent.


La deuxième dépression fût prise au niveau du Cap de Bonne Espérance, elle était assez violente, la houle croisée consécutive à la rencontre des deux océans s’est invitée à la fête avec 5 à 6 m de houle et des vents en rafales proche de 40n. 


Dans cette situation, nous avons la houle proche de la direction du vent, étant au portant, elle nous pousse et une autre de travers relativement dangereuse quand les vagues dépassent 6 m.


Ces vagues déferlent souvent et suivant leurs arrivées sur le bateau, elles nous couchent un peu ou elles viennent s’éclater sur nous avec une grande violence dans un bruit proche d’un coup de fusil.


Adapter la voilure en fonction de la force du vent est relativement gérable surtout que dans ces conditions la grand voile est affalée et je n‘ai que les voiles d’avant, génois et trinquette sur enrouleur à manipuler depuis le cockpit.


Les autres dépressions ont été moins sévères cependant nous avons toujours des houles croisées ou il faut prendre le meilleur cap pour ne pas se mettre en danger.


En résumé, il faut tenter d’éviter les vagues de plus de 6m, nous avons nos informations météo depuis des fichiers Grib téléchargés sur internet et l’on superpose les indications du vent et des vagues sur notre cartographie numérique.


Ces fichiers sont donner pour une marge d’erreur de 40%, par expérience elle est plus proche de 20%, par ailleurs, dans le grand Sud, plus nous descendons et plus les conditions s’amplifient.


Nous pouvons faire du routage, en fonction des indications météo et de la position du bateau, nous faisons plusieurs simulations de routes à l’aide d’un logiciel (le notre est Qtvlm) et au final nous choisissons le meilleur cap à tenir pour s’éviter au mieux les mauvaises conditions climatiques.  


Elodie à l’avantage d’avoir des fichiers volumineux couvant une large zone afin d’observer les futures dépressions qui vont nous rattraper sur notre route. 

Fichier Grib


Logiciel de routage Qvtlm


Les flèches à barbules nous indiquent le sens du vent et sa puissance en fonction des petits tirets à la queue de la barbule (un tiret complet est 10n) et les chiffres donnent la hauteur maximum des vagues.    


Les vents de la latitude des 40° sont surnommés les quarantièmes rugissants et à 50° les cinquantièmes hurlants, de tels termes en disent long sur les conditions climatiques.


A notre troisième dépression après le cap, à la latitude 40°, des vagues de 13 m et des vents proche de 50n étaient annoncés, il y a eu 2 démâtages sur les bateaux de la GGR dont 1 skipper de blessé.


Heureusement, nous avions pu anticiper la situation avec Elodie et je suis remonté à la latitude 34° pour ne pas subir cet enfer, les marins concernés à ces intempéries prétendent avoir eu des vagues de 15 m et des vents dépassant largement les 50 n.


D’où l’importance de connaître les tendances météo pour choisir la meilleur latitude possible, la Longue Route n’est pas une course, il est inutile de prendre des risques à vouloir bénéficier de vents plus forts et de réduire par la même occasion la distance en voulant se rapprocher de l’antarctique.


L’océan indien n’est pas réputé facile et ayant peu de vitesse nous sommes rattrapés par les dépressions qui tournent dans le sens horaire contrairement à l’hémisphère Nord.


Une dépression dure entre 2 à 3 jours puis, c’est une zone de calme, situation crispante de faire évoluer le bateau dans très peu de vent et quand celui s’inverse il est préférable de tout affaler pour attendre une stabilité venteuse. 


Nous avons fait plus de 20000 km sur les 50000 de prévus, tout va bien à bord pour l’instant compte tenu que j’arrive à régler les problèmes techniques au fur et à mesure, le dernier en date était une fuite d’huile sue le vérin du pilote automatique.


Navy est en forme, il dort toujours autant, il fait un peu la tête dans les dépressions ayant l’interdiction de sortir. 


Il vient de se trouver un nouvel endroit pour dormir contre l’unité de commande de ma grosse antenne qui diffuse un peu de chaleur.  

Navy dans sa nouvelle cachette


Coté nourriture qui sera un prochain article je viens de pêcher un thon de 25 kg, contrairement aux rumeurs, le poisson est présent dans le grand Sud, à priori ça doit se limiter au thon.        



A très bientôt à toutes et à tous 


Francis et Navy

lundi 1 octobre 2018

Programme Argo


Bonjour à toutes et à tous depuis Alizés II à la position 36°41’ Sud et 41°47’ Est. 

Cet article est destiné au programme Argo, en effet nous avons été dotés avec mon ami Fanch de 2 balises par bateau depuis notre départ du Bono.

Nous avons eu pour mission de larguer ces balises suivant des zones définies allant du bas de l’Atlantique jusqu'au début de l’océan Indien. 

Ces balises font une vingtaine de kilos pour une longueur de 2 m et nous les avons bien sanglé dans la cabine avant.


Avec Fanch, nous avons déjà largué ce genre de balise lors de nos missions pour Voiles Sans Frontières qui n’est pas étrangère à notre dotation actuelle et nous sommes adhérents à cette ONG. 

Le largage de ces balises fait partie d’un programme mondial dont la France participe en finançant  la fabrication et la gestion de ces balises sous la responsabilité de la société Ifremer.


Elles ont pour fonction de collecter des informations sur l’ensemble des océans les plus significatifs, ces balises une fois larguées transmettent des mesures de pression, de température et de salinité pendant tout leur cycle de dérive.

En effet, elle plonge à 1000 m pendant 9 à 10 jours, puis replonge à 2000 m pour faire les mêmes relevés et remontent en surface afin de communiquer à l'Ifremer les informations récoltées par satellite. 

Bien que nous ayons eu des cartes précisant les zones de largage, nous sommes en relation par internet avec Noé Poffa de la Sté Ifremer pour avoir plus de précisions sur le largage par rapport à notre parcours.

Fanch a déjà largué ses 2 balises dans le bas de l’Atlantique, j’ai largué ma première balise aussi dans cette zone à la position 37°05’ Sud et 11°22’ Est le 11/09/201/8 et vous avez la vidéo correspondante. 




                                      






Aimant à retirer pour activer la balise


J’ai largué ma deuxième balise le 20/09/2018 à la position 36°04’ Sud et 32°02’ Est dans des conditions similaires à la première. 

Les informations de ces balises sont accessibles sur internet pour la première, il faut consulter l’adresse suivante: http://www.ifremer.fr/argoMonitoring/float/6902834 
Pour la deuxième balise il suffit de modifier le dernier chiffre à la fin de cette adresse mail qui est  6902833.

A chaque largage nous indiquons à Noé de l'Ifremer, la position, la date, l’heure, le cap et la vitesse du bateau.

Pour information, certaines de ces balises ont déjà fait le tour du monde par le jeu des courants.

Merci d’avoir été attentif, la vidéo n’est pas de très bonne qualité à cause de ma transmission internet, par contre je possède en mémoire un film de bonne qualité. 

Le prochain article sera consacré à la météo qui peut devenir dangereuse si nous n’anticipons pas correctement et la fin de semaine va être compliquée à gérer.   

A très bientôt à toutes et à tous

Francis et Navy