dimanche 7 juillet 2019

A mon Frère des océans



A mon Frère des océans. 





Tu nous as quitté le 9 juin au Brésil, depuis je vis une tempête sans précédent, j’observe l’horizon sans pouvoir distinguer l’accalmie. 

Je suis dans l’ignorance, dans l’absence d’explication, je suis l’albatros amputé d’une aile. 

Difficile de faire bonne figure au Bono et devant toutes les connaissances. 

Je te rappelle ton importance dans ma vie depuis 2017, ton appel en février pour prendre de mes nouvelles au tout début du traitement de mon cancer. 

Tu me fais découvrir la Longue Route, tu viens de t’inscrire, en 24 heures je décide de t’accompagner dans cette grande aventure, j’étais persuadé de mieux aborder cette maladie par cet engagement. 

Fanch tu as été un acteur déterminant dans la rémission de mon cancer, ou que tu sois, écoute mes paroles, je martèlerai sans cesse ce message du destin. 

Nous avions pris l’engagement de partir le même jour ensemble, d’aller le plus loin possible.

La Longue Route avec toutes nos déboires a confirmé une solidarité et une fraternité sans équivalence sur les 10 mois de navigation. 

Tu as toujours été présent dans toutes les situations, tu te demandais comment j’arrivais à surmonter les difficultés avec facilité, la principale raison était ta présence. 

Rappelle toi, tous nos échanges quotidiens sur la météo, le routage, nos ressentis, nos craintes et nos jubilations dans les dépressions, ce spectacle extraordinaire du grand sud avec les incroyables vols des albatros. 

Oui mon Frère des océans nous avons partagé intensément, nous étions les rois des mers admiratifs de nos fidèles bateaux. 

Rappelle toi avec Navy, il aimait retrouver la fraîcheur de Chanik à nos escales techniques. 

Navy sur Chanik
Je revoie cette arrivée bord à bord au Brésil, à cette joie de se retrouver après 10000 Nq parcourus soit 18500 km. 

Arrivée au Brésil 
Qui peut se vanter dans l’histoire maritime d’avoir fait de tels partages? 

Tu es parti de chez les humains, tu n’as pas souhaité m’exposer ton immense douleur, tu as voulu m’épargner, je te pleure mon Frère des océans, je suis orphelin, c’est le vide, le gouffre, le fait de t’accompagner une dernière fois le 15 juillet atténuera peut-être cette profonde tristesse. 

J’ai hâte de reprendre la mer, de revivre les méditations profondes ou la rencontre des âmes est possible. 

Au revoir mon Frère des Océans et à très bientôt sur les étendues infinies.