Mon précédent article commentait une dépression dans le Pacifique, je ne pensais pas connaître le pire et ce fut le cas le 29 janvier.
Nous étions déjà sur une série de dépressions depuis les malheurs de Sébastien qui est sain et sauf sur un cargo.
En tant normal , nous aurions zigzagué pour s’éviter une fois de plus les mauvaises conditions météo, cependant le but est de passer le Cap Horn, il n’y a plus d'échappatoires.
Au début des prévisions il était annoncé des vagues ne dépassant pas 6,5 m avec rafales à 45nd.
Or la nuit et la journée du 29 furent très éprouvantes, les rafales ont facilement atteint les 45 nd avec des vagues de 7 à 8 m.
Le spectacle est toujours grandiose avec la crainte constante d’un chavirage, nous sommes vent arrière, le vent est irrégulier, il passe de 30nd à 45nd en très peu de temps, je n’ai que 4m² de toile sur la trinquette et même sans voile Alizés II avance à 4 nd.
Entre un vent irrégulier et le mouvement des vagues nous sommes entre 120 et 180 du vent avec risques d’empannages.
Au petit matin du 29 je tente de m’allonger dans la cabine, nous avions été couchés gentiment à plusieurs reprises.
Je soupçonnais des réglages à faire, au moment où je me redresse je suis propulsé contre la penderie, Alizés II est à 90° de la verticale avec le risque d’avoir le mât dans l’eau.
L’incident ne dur que quelques secondes et Alizés revient à la verticale complètement secoué le pauvre.
A l’intérieur c’est un grand désordre dans le carré et dans l’autre cabine tribord, même des choses maintenues par un filet sont passées au-dessus.
Je m’empresse d’observer l’extérieur, le jour commence à ce lever donc pas facile d’avoir une idée précises des éléments mais à premières vue il ne manque rien et le gréement va bien.
Alizés II dans des vagues de 8m |
Je suis resté forcément très tendu jusqu’à l’accalmie de l’après midi.
Il est bon de retrouver le calme avant d’autres dépressions, au moment ou je vous écrit nous sommes à 540 mn soit 1000 km du Cap Horn.
Il sera franchi dans la journée du 3 février, l’endroit est mythique géographiquement, pour moi c’est une porte spirituelle menant vers un retour avec pleins de réflexions.
Le Navy passe son temps sous la couette, il est toujours en pleine forme et côté lumbago il subsiste encore un peu.
Ma position actuelle est: 52°43’ Sud et 80°44’ Ouest avec 23220 mn soit 43000 km de parcourus en 190 jours de navigation,
Toutes mes félicitations à Jean Luc Van Den Heede qui vient de boucler en vainqueur de la GGR son tour du monde à 73 ans, c’est un grand bonhomme!
A très bientôt à toutes et à tous
Francis et Navy
Courage et passion vont t'aider à passer le cap Horn. Bises Fab
RépondreSupprimerbravo à toi Francis .... la porte de sortie n'est plus tres loin et ce sera un tres grand moment rempli d'emotion ... On pense à toi et à Fanch egalement , ton copain d'aventure ....Prenez soin de vous .... Amicalement . Pierre depuis les iles Marquises
RépondreSupprimerHé bien voilà encore une dose d'adrénaline, c'est bon pour la santé ,tu vas être en pleine forme,tant mieux,fait des réserves ,car on en à jamais assez.Biz
RépondreSupprimerBravo Francis ! j'ai vu que tu avais franchi la Horn hier 3 février. C'est pas rien. C'est formidable.
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